Il y a longtemps que ce n’est plus une prédiction, aujourd’hui c’est une réalité quotidienne qui influence le développement des entreprises : un environnement incertain (53%) et imprévisible (47%). C’est le premier résultat de cette nouvelle étude que nous avons menée auprès des dirigeants d’entreprises de plus de 100 salariés. Le plus intéressant vient ensuite : cette intégration de l’imprévisible a développé l’envie de saisir de nouvelles opportunités (41%), avec un pic à 70% pour les entreprises de plus de 500 salariés.
Voici donc le nouvel état d’esprit, en sortie de pandémie, dans un contexte de guerre en Ukraine et face à de nouvelles crises qui pointent : dans des environnements imprévisibles, être de plus en plus en état de veille et d’action. Du manager d’activité, nos dirigeants développent de plus en plus rapidement des capacités d’ouverture vers l’extérieur, au-delà de leur produit, mettant l’emphase sur la curiosité et l’agilité, tout autant que sur la créativité pour continuer à développer leur entreprise.
Avec cependant, cette entrave à l’accélération que constitue, pour 83%, les difficultés de recrutement et la pénurie de compétences (94%dans la construction, 76% dans les services).
Mais le point majeur de cette étude et sans doute le point de basculement des entreprises vers une transformation plus intense, tient dans deux chiffres : 80% pensent que les attentes leurs clients changent au point d’être amené à changer la promesse de leur entreprise, et 92% qu’il faudra plus et mieux fidéliser leurs collaborateurs, pour faire face à la pénurie bien sûr, mais pour tenir cette nouvelle promesse surtout.
Ces éléments conjugués forment le socle d’une nouvelle adaptation des entreprises : Quelle nouvelle proposition faire à ses clients et à ses collaborateurs ? Quelle nouvelle promesse va irriguer et transformer l’organisation de l’entreprise ?
D’autant que les défis et les enjeux, tels que les dirigeants les envisagent, sont nombreux et beaucoup avec le même niveau de priorité : une digitalisation qui s’accélère, des repositionnements produits pour s’adapter aux nouvelles demandes, une exigence écologique dans le fonctionnement de l’entreprise tout autant que dans la conception des produits ou des services, la prise en compte des attentes sociétales auprès des collaborateurs, moteurs aussi de leur fidélisation, mais encore de nouvelles compétences à faire émerger, à former…
La liste des enjeux est dense et tous sont à intégrer et à gérer en même temps.
Le dirigeant aujourd’hui n’est plus dans une phase d’analyse mais bien de réflexion sur la mise en œuvre de toutes ces transformations. Et s’il est entendu que les plans à 5 ans n’ont plus aucun sens, l’agilité des organisations, la confiance des collaborateurs et des clients, tout autant qu’une transparence dans les options choisies, sont des éléments qui ne sont plus réservés aux startup, mais bien à l’ensemble des entreprises qui vont devoir s’adapter, se transformer.
En cela, nous sommes à un moment charnière qui verra une bifurcation entre ceux qui pourront absorber ces mutations, adapter leur fonctionnement, répondre aux nouvelles attentes pour durer, et les autres.
Les crises, nous le savons, ont la capacité d’accélération de l’histoire. Ce que nous dit cette étude, c’est que nous vivons plusieurs accélérations dans le même temps et, nous le savons, les recettes d’hier ne sont plus la bonne réponse.
Un champ d’opportunités tout autant que de crispations, s’ouvre.