Next Perspectives – Aéronautique – Top 10 des tendances 2025

Un des principaux défis du secteur est de réduire de moitié le time-to-market des futurs programmes – de 10 ans à 5 ans – tout en réinventant le produit lui-même. Cela implique de repenser la validation de l'architecture d’ensemble de l’aéronef jusqu'à la certification par les autorités aériennes, en passant par la conception générale et détaillée des systèmes, ainsi que leur vérification et validation. La transformation digitale joue un rôle clé dans ces évolutions.  

Dans l'industrie aéronautique, la hausse des cadences repose plus que jamais sur une production performante, efficace et conforme aux normes qualité. Pour cela, l'impact principal de l'IA générative réside dans l'automatisation des tâches à faible valeur ajoutée, libérant les travailleurs pour des activités plus stratégiques. En outre, la standardisation des processus assure cohérence et précision, tout en réduisant les erreurs et les coûts. 

Les processus de planification sont largement perfectibles chez la plupart des industriels et le secteur aéronautique n’échappe pas à ce constat. Alors que les contraintes s’accumulent sur les filières civile et défense, cette fonction n’a jamais eu autant d’importance, pour composer avec la pression sur les prix, les tensions sur les matières premières, les exigences des clients et les capacités limitées des fournisseurs, tout en assurant les livraisons dans les cadences requises. 

La fourniture d’une disponibilité opérationnelle tout au long du cycle de vie d’un système, pensée comme un « produit » rentable, constitue un véritable changement de paradigme. Le succès de tels modèles réside dans l’optimisation des processus, des interactions et de la continuité numérique, ainsi que sur la mise en place d’une modularisation intelligente et d’une standardisation maîtrisée. 

Transition écologique, digitalisation, cybersécurité, automatisation : autant de mutations qui redéfinissent en profondeur les métiers. Cette transformation s’opère dans un contexte déjà sous tension, entre vagues de départs à la retraite et montée en cadence industrielle. Deux dynamiques coexistent : consolider les savoir-faire actuels tout en faisant émerger de nouveaux profils de compétences. 

Face à l’urgence climatique, l’aéronautique intensifie sa transformation pour réduire son empreinte carbone. La mutation du secteur doit permettre une aviation plus sobre, plus performante et dont la gouvernance soit davantage consolidée. Le numérique est un catalyseur discret mais essentiel de cette transition. 

Alors que le nombre d’avions en fin de vie augmente, que les cadences de production s’intensifient et que les tensions sur l’approvisionnement en matériaux se renforcent, les exigences de circularité au sein de la filière, tout comme les contraintes réglementaires qui les accompagnent, deviennent de plus en plus impérieuses. C'est dans ce cadre que s'inscrit le lancement du passeport numérique des produits (Digital Passport Product, DPP). 

Aide au pilotage, diagnostics en vol, maintenance prédictive, services à bord : les progrès en intelligence artificielle et l’essor de la connectivité ouvrent la voie à une amélioration significative de la sécurité et de l'efficacité des vols, tout en optimisant l'expérience des passagers. 

L’immensité des défis auxquels fait face l’industrie aéronautique (ramp-up industriel, souveraineté, durabilité, etc.) et les coûts associés à ces transformations exigent des approches multi-partenariales, permettant de mutualiser les compétences et les ressources. Ces approches reposent de plus en plus sur des plateformes numériques, qui rendent possible la mise en relation de l’ensemble de l’écosystème autour d’enjeux communs. Le prochain objectif de la filière ? Connecter plus de 10 000 acteurs à travers une solution accessible, open-source, sécurisée et souveraine. 

La mondialisation a intensifié les échanges internationaux de données, notamment dans l’aéronautique. Les contraintes réglementaires sur la protection des données et le contrôle des exportations de matériels militaires et de biens à double usage (BDU) peuvent être vues non comme des freins, mais comme des leviers pour renforcer la gouvernance des données.