L’accès aux sciences du numérique dès le plus jeune âge est un sujet central tant la technologie est désormais omniprésente dans la société et dans la vie des citoyens. Au-delà des problématiques d’accès aux infrastructures et aux outils, c’est bien l’usage même du numérique qui pose question.
Deux enfants sur trois dans le monde n’ont toujours pas accès à
internet chez eux. Une fracture numérique qui ne fait qu’accroître les inégalités tout au long de la vie : 57 % des offres d’emploi sont en effet inaccessibles aux personnes dépourvues de compétences numériques. C’est pourquoi il est essentiel de créer une formation aux outils numériques
dès le plus jeune âge. À quoi sert le numérique ? À quels métiers peut-il conduire ? Comment l’utiliser ? Autant de questions auxquelles il devient urgent d’apporter une réponse concrète.
S’engager au plus près du terrain
Au sein de cette société du « tout numérique », l’illectronisme est un vrai handicap.
Un paradoxe certain tant le numérique porte en lui des valeurs républicaines et égalitaires. C’est pourquoi l’éducation dès le plus jeune âge s’impose comme le meilleur rempart face aux inégalités
grandissantes. Avec un enjeu majeur : donner les clés de citoyenneté aux nouvelles générations. C’est à peu de choses près l’objectif que s’est fixé l’Éducation nationale
dans son Plan sciences et technologies à l’école primaire
qui entrera en vigueur à la rentrée 2022.
Cap sur la formation continue des professeurs des écoles à laquelle contribue activement la Fondation La main à la pâte, accompagnée depuis plus d’un an par la Fondation Sopra Steria-Institut de France. « La raison d’être de la Fondation Sopra Steria-Institut de France est de faire en sorte que le numérique devienne un levier d’intégration en soutenant des projets solidaires, à dimension sociale ou environnementale, mettant les technologies du numérique au service des publics fragilisés. Notre partenariat avec la Fondation La main à la pâte faisait d’autant plus sens que l’éducation est un de nos principaux axes, au côté de l’employabilité », précise Dominique Lambert, Déléguée Générale de la Fondation Sopra Steria-Institut de France.
Former par l’innovation et l’expérimentation
Comme le dit le proverbe : « Si tu donnes un poisson à un homme, il se nourrit une fois. Si tu lui apprends à pêcher, il se nourrira toute sa vie. » C’est dans cet esprit que la Fondation La main à la pâte intervient. Comment ? L’idée est de rendre accessibles et vivantes les sciences et la technologie – chimie, physique, sciences de la vie et de la terre, sciences de l’ingénieur, mathématiques, numérique
– en classe par le biais des enseignants, pour qu’ils puissent à leur tour former leurs élèves tout au long de leur carrière. Cette Fondation, particulièrement présente à travers ses réseaux
d’action en zone rurale et au sein des réseaux d’éducation prioritaire (REP), est ainsi l’un des rares acteurs à agir au sein même des classes, afin de proposer une science pour tous les élèves
à travers l’école.
Un pari gagnant au regard des nombreux dispositifs mis en œuvre, parmi lesquels : des réseaux d’expérimentation dans les territoires avec 26 centres pilotes La main à la pâte pour le primaire, 126 collèges
La main à la pâte, et des lieux de formation pour les enseignants avec 12 Maisons pour la science en région (mises en place via des conventions de partenariat avec des universités). Ces dispositifs ont été
complétés fin 2020 par une plateforme d’e-learning, qui permet aussi par le numérique de toucher les enseignants sur tout le territoire. Au total, plus de 12 000 enseignants sont formés en sciences chaque année,
impactant potentiellement par transposition dans leurs classes plus de 500 000 élèves chaque année. Par ailleurs, les actions et projets dans les réseaux d’expérimentation de La main à la pâte bénéficient, à travers leurs professeurs, à plus de 21 500 collégiens et 125 000 élèves du primaire par an.
« Notre mission est de produire des ressources pédagogiques, des espaces de formation, et de l’accompagnement par des outils et des expérimentations. Quand les enfants expérimentent, ils comprennent mieux le monde dans lequel ils grandissent. Ils sont alors plus enclins à le questionner et à devenir eux-mêmes des citoyens de ce monde. Nous les préparons aux grands enjeux sociétaux du XXIe siècle », explique Sandrine Maïsano, Conseillère en stratégie de développement à la Fondation La main à la pâte.
Professeurs et professionnels du numérique : un duo gagnant
Pour l’accompagner dans cette mission, La main à la pâte peut compter pour la deuxième année consécutive sur l’accompagnement des collaborateurs de Sopra Steria, grâce à la Fondation Sopra Steria-Institut de France. Parmi les projets menés : le défi robotique, réalisé dans 10 classes de primaire avec l’aide de 7 bénévoles Sopra Steria. Le principe consistait à faire suivre à un petit robot un parcours très simple, présélectionné. Mais le véritable but était de donner aux professeurs et aux élèves les bases de la programmation, les enseignants ayant suivi un certain nombre de séances de travail pour réaliser ce défi.
« L’objectif était également de démystifier le numérique et de véhiculer le message que, derrière la technologie, se trouve toujours l’humain. La plus belle récompense est venue d’une jeune élève. Elle nous a expliqué que ce qu’elle avait préféré dans ce défi, c’était la réflexion et le travail menés ensemble pour trouver des solutions aux difficultés rencontrées. C’est exactement ce que l’on attend de l’éducation et c’est aussi ce qui donne du sens à notre engagement sur le terrain », affirme Olivier Jacquot, Senior Manager Défense et Sécurité chez Sopra Steria et parrain bénévole pour La main à la pâte.
Une quête de sens partagée par toutes les parties prenantes, collaborateurs bénévoles, enseignants et enfants, et qui donne une vraie dimension sociétale à la collaboration entre les différents acteurs. « Dans le monde de l’école primaire, les professeurs ont, pour la plupart, des profils non scientifiques. Donc avec ce partenariat, nous permettons aux enseignants d’être accompagnés par les collaborateurs de Sopra Steria qui, eux, sont des professionnels du numérique. En ce sens, cette collaboration crée une vraie relation de complémentarité entre compétences et fait découvrir des métiers scientifiques dont ceux du numérique », poursuit Sandrine Maïsano.
Des bancs de l’école aux « cyber citizens »
Toutefois, l’éducation au numérique ne s’arrête pas à la sortie de l’école. Bien au contraire ! Véritable facteur de lien social intergénérationnel, le numérique est présent à toutes les étapes de la vie, à l’image du projet Cyber Citizens porté par l’association Les Cités d’Or, qui vise à promouvoir la cyber-citoyenneté auprès des jeunes adultes des quartiers populaires lyonnais.
À travers une plateforme et une application dédiées, développées avec l’aide de la Fondation Sopra Steria-Institut de France et de ses bénévoles, « les jeunes pourront apprendre en étant eux-mêmes acteurs de leur formation. Les parcours collectifs qui leur sont proposés vont leur donner des clés de citoyenneté. En tant que professionnels du numérique, notre rôle est de donner du sens mais aussi d’être dans la transmission », conclut Dominique Lambert.