Le 19 novembre, à la European Cyber Week, le Cercle Pégase organisait une table ronde autour du sujet « jeunesse et menace des réseaux sociaux ». Modéré par « l’excellent » Général Bruno COURTOIS, le panel réunit trois experts du sujet :
Jeunesse et réseaux sociaux sont deux termes souvent associés, mais dont le lien réel est parfois méconnu. Le Centre pour l’éduction aux médias et à l’information (CLEMI) nous apprend par exemple que 43% des lycéens s’informent d’abord par la télévision, et que ce sont surtout les étudiants et les jeunes adultes qui se tournent vers Internet, et avant tout les réseaux sociaux.
Pour capter la jeunesse, certains médias se destinent uniquement aux smartphones. C’est le cas d’AJ +, branche digitale d’Al Jazeera – média d’Etat qatari. Identifiable pour ses contenus d’une grande qualité visuelle, faits sur mesure pour les réseaux sociaux, AJ + diffuse des contenus de justice sociale, dont le positionnement critique envers la France et l’occident peut contribuer à la polarisation de la société.
Alors que pléthore d’acteurs malveillants cherchent à instrumentaliser les réseaux sociaux, nos intervenants ont fait un constat simple : tout le monde reconnaît la nécessité de modérer et réguler les réseaux, mais personne, ni les Etats, ni les plateformes, veulent se plier à la tâche ! Aujourd’hui, la régulation constitue avant tout une obligation de moyens, et se sont ainsi les fact checkers qui se plient à la tâche.
Pourtant, les risques sont bien connus, puisque la guerre informationnelle est également cognitive.
Le biais d’ancrage : les premières informations reçues influencent fortement les décisions et jugements ultérieurs. Sur les réseaux sociaux, cela peut conduire à croire et partager des informations initiales, même si elles sont incorrectes.
Le biais de confirmation : les individus privilégient les informations qui confirment leurs croyances existantes et ignorent celles qui les contredisent.
Le biais de confirmation est amplifié sur les réseaux sociaux jusqu’à créer des « bulles filtrantes ».
Particulièrement répandues aux Etats-Unis, ces chambres d’écho ne concernent que 5% des utilisateurs de réseaux sociaux français. Or, pour mieux comprendre ces phénomènes, la recherche pâtit d’un manque d’accès aux données, gardées jalousement par les plateformes.
Il est ainsi crucial de continuer à explorer ces enjeux pour mieux comprendre et réguler l'impact des réseaux sociaux sur notre jeunesse.